La Sainte-Cène


Les Témoins de Jéhovah se réunissent une fois dans l'année, le 14 nisan, selon le calendrier juif, au coucher du soleil, afin de commémorer la mort du Christ, et pour célébrer en même temps la Sainte-Cène. Pendant cette cérémonie, on fait passer le pain et le vin devant le public réuni dans toutes les Salles du Royaume, dans le monde entier. Des millions de Témoins sont présent à cette cérémonie, mais seulement quelques personnes prennent ces symboles. Selon l'enseignement officiel de la SDTJ, seules 144 000 personnes, ayant l'espérance céleste, peuvent y participer. Les autres peuvent y assister mais n'ont pas le droit de prendre le pain et le vin. Cet enseignement et cette pratique sont-ils vraiment bibliques ? Est-ce seulement 144 000 personnes qui ont le droit d'y participer ? Doit-on le célébrer une fois dans l'année ?

Institution et signification de la Sainte-Cène

L'institution et la pratique de la sainte cène est un commandement de notre Seigneur Jésus (voir Mt 26:26-29, 1 Co 11:23-34). Mais lorsque nous étudions le sujet de près, il devient évident qu'elle n'est pas réservée à une élite, telle que les 144 000 oints, et que sa célébration n'est pas limitée une fois dans l'année. Découvrir le sens et le but de cette pratique nous aident à comprendre facilement l'erreur de la SDTJ. La Sainte Cène n'est pas une simple fête, comme Noël, Pâques ou l'anniversaire de quelqu'un d'important. Jésus-Christ, étant toujours vivant, n'a pas besoin d'être commémoré comme les grands de ce monde déjà décédés. Bien que cette pratique ait un aspect de commémoration de la mort salvatrice du Christ, elle va au-delà.

La célébration de la sainte cène exprime des réalités spirituelles bien plus profondes qu'une simple fête, un anniversaire ou une commémoration. Par exemple, elle témoigne de notre communion et de notre unité spirituelle avec Dieu. C'est un témoignage public, montrant que nous acceptons la mort et la résurrection de Jésus-Christ pour notre salut, et que nous avons reçu le pardon de nos péchés (voir 1 Co 10:16; Ga 2:20; Jn 6:53-56). Elle exprime aussi l'idée que nous sommes dans la nouvelle alliance, conclue par le sang du Christ, et que nous faisons partie de son corps spirituel, son Eglise, sa famille (voir 1 Co 10:17). Il existe aussi un sens de complémentarité entre la saint cène et l'acte du baptême. Le baptême est un témoignage public de notre décision de suivre Christ et d'entrer dans une nouvelle vie avec Dieu. La participation à la sainte cène est un témoignage de la continuation de cette nouvelle vie avec Dieu, ainsi qu'avec les frères et soeurs dans la foi. Elle a également un aspect de témoignage ou d'évangélisation envers le monde: lorsque nous participons à ce repas, nous témoignons que Christ est mort et ressuscité pour les pécheurs, et qu'il reviendra un jour sur la terre pour régner et accomplir toutes ses promesses (voir 1 Co 11:25-26). Donc, le but de cette pratique n'est pas seulement la commémoration de la mort du Christ, mais aussi une profonde communion avec le seigneur, un témoignage vivant devant la famille de Dieu et les incroyants. Chaque fois que nous y participons, nous témoignons, nous confirmons notre marche et notre communion avec Dieu et avec sa famille.

Qui et combien de personnes peuvent y participer ?

Voici ce que nous pouvons lire à la page 243 du livre "Comment Raisonner à partir des Ecritures" :

CRAPDE

page 243 + cover

Il n'échappera pas au lecteur attentif, que l'organisation des témoins de Jéhovah a enseigné une chose différente de ce que nous lisons dans la Bible, quant au nombre de disciples qui ont participé au dernier repas du Seigneur. Cet enseignement du livre "Comment Raisonner à partir des Ecritures", entre en contradiction avec ce qu'enseigne la Traduction du Monde Nouveau. En effet, celle-ci précise, non pas une fois, ni même deux fois, mais TROIS FOIS, qu'au moment de ce repas, ils étaient bien 12, puisque Judas est décrit comme celui qui plongea la main dans le bol avec Jésus :

Et quand le soir fut venu, il était étendu à table avec les douze disciples. Tandis qu’ils mangeaient, il dit : “Vraiment, je vous le dis : L’un de vous me livrera.” Ils en furent très attristés et commencèrent à lui dire chacun de son côté : “Seigneur, ce n’est pas moi, n’est-ce pas ?” En réponse il dit : “Celui qui plonge la main avec moi dans le bol, c’est celui qui me livrera. C’est vrai, le Fils de l’homme s’en va, comme c’est écrit à son sujet, mais malheur à cet homme par qui le Fils de l’homme est livré ! Il aurait mieux valu pour lui qu’il ne soit pas né, cet homme-là.” Pour réponse, Judas, qui allait le livrer, dit : “Ce n’est pas moi, n’est-ce pas, Rabbi ?” Il lui dit : “C’est toi qui [l’]as dit.” Pendant qu’ils continuaient à manger, Jésus prit un pain et, après avoir dit une bénédiction, il le rompit et, le donnant aux disciples, il dit : “Prenez, mangez. Ceci représente mon corps.” Il prit aussi une coupe et, ayant rendu grâces, il la leur donna, en disant : “Buvez-en tous ;

Matthieu 26.20-27 - TMN  

Après que le soir fut venu, il vint avec les douze. Et pendant qu’ils étaient étendus à table et mangeaient, Jésus dit : “Vraiment, je vous le dis : L’un de vous, qui mange avec moi, me livrera.” Ils commencèrent à s’attrister et à lui dire un par un : “Ce n’est pas moi, n’est-ce pas ?” Il leur dit : “C’est un des douze, qui plonge [la main] avec moi dans le bol commun. C’est vrai, le Fils de l’homme s’en va, comme c’est écrit à son sujet, mais malheur à cet homme par qui le Fils de l’homme est livré ! Il aurait mieux valu pour cet homme-là qu’il ne soit pas né. ” Et pendant qu’ils continuaient à manger, il prit un pain, dit une bénédiction, le rompit et le leur donna, et dit : “Prenez, ceci représente mon corps.” Et prenant une coupe, il rendit grâces et la leur donna, et ils en burent tous

Marc 14.17-23 - TMN  

Finalement, quand l’heure arriva, il s’étendit à table, et les apôtres avec lui. Et il leur dit : “J’ai beaucoup désiré manger cette Pâque avec vous avant de souffrir ; car je vous le dis : Je ne la mangerai plus jusqu’à ce qu’elle s’accomplisse dans le royaume de Dieu.” Et, acceptant une coupe, il rendit grâces et dit : “Prenez ceci et faites-le passer parmi vous, de l’un à l’autre ; car je vous le dis : À partir de maintenant je ne boirai plus du produit de la vigne jusqu’à ce que le royaume de Dieu arrive.” Il prit aussi un pain, rendit grâces, le rompit et le leur donna, en disant : “Ceci représente mon corps qui va être donné pour vous. Continuez à faire ceci en souvenir de moi.” La coupe aussi de la même manière après qu’ils eurent pris le repas, [et] il disait : “Cette coupe représente la nouvelle alliance grâce à mon sang, qui va être répandu pour vous. “ Mais voyez : la main de celui qui me livre est avec moi à cette table. Parce que le Fils de l’homme va son chemin selon ce qui est déterminé ; cependant, malheur à cet homme par qui il est livré ! ” Alors ils commencèrent à discuter entre eux : qui était donc, parmi eux, celui qui allait faire cela

Luc 22.14-21 - TMN  

Scans de la TMN : Matthieu 26:20, Matthieu 26:25, Marc 14:17, Marc 14:20, Luc 21:22

‹‹ Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant: Prenez, mangez, ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant: Buvez-en tous ››

Matthieu 26.26-27 - TMN  

A partir de cette définition, nous pouvons dire que tous les vrais chrétiens doivent y participer en prenant le pain et le vin. Nous devons le faire non pas une seule fois dans l'année, mais fréquemment, à cause de son aspect de témoignage. Témoigner continuellement de la mort salvatrice du Christ et de sa résurrection est la responsabilité de tous les chrétiens. C'est pourquoi, il est naturel de la célébrer fréquemment. Dans la Bible, on ne trouve aucun verset affirmant ou infirmant que ce repas est réservé uniquement à une élite, telle que les 144 000 personnes, et que les autres ne peuvent pas y participer. contrairement à cela, des déclarations claires démontrent que ce repas est pour tous les vrais chrétiens, sans aucune distinction. Par exemple, Jésus-Christ a déclaré :

L'apôtre Paul déclare aussi :

‹‹ Puisqu'il y a un seul pain, nous qui sommes plusieurs, nous formons un seul corps; car nous participons tous à un même pain. ››

1 Corinthiens 10:17 - TMN  

N'oublions pas que le repas de la Pâque juive était une image partielle de la sainte cène chrétienne. Il était destiné à tout le peuple juif. De même, le repas du seigneur est destiné à tous les vrais chrétiens délivrés de l'esclavage du péché et du diable (voir Ex 12:3-8; 11-14; 43-50; Ga 4:21-31).

De plus, les expressions "quiconque", "chacun" et "tous" utilisées dans 1 Corinthiens 11:23-30 à propos de la Sainte-Cène démontrent qu'elle n'est pas limitée à une classe spéciale. Dans ce chapitre, consacré à l'institution et l'instruction de la sainte cène dans les églises, l'apôtre Paul ne divise jamais le peuple en 2, ceux qui ont une espérance céleste, et les autres une espérance terreste. Il ne donne absolument pas une instruction selon laquelle seuls ceux qui ont l'espérance céleste ont le droit d'y prendre part. Cependant, il avertit solenellement ceux qui s'approchent de la communion indignement en vivant dans la désobéissance et dans le péché (voir 1 Co 11:27-29).

La SDTJ interdit formellement la participation à ce repas à ceux qui n'ont pas l'espérance céleste. Si quelqu'un, ayant l'espérance terrestre, y participe, elle demande qu'on l'arrête immédiatement, et qu'il demande pardon à Dieu pour cet acte (La Tour de Garde, 15/03/1994 pages 6-7). Si les premiers chrétiens avaient eu une telle conviction, l'apôtre Paul l'aurait rappelée dans son instruction. Mais, ni lui, ni aucun autre apôtre du seigneur n'a donné une telle instruction. Dans l'histoire de l'Eglise aussi, nous ne trouvons aucune trace d'un tel enseignement. Donc, limiter les participants à la sainte cène aux 144 000 personnes est totalement contraire à l'enseignement de la Bible.

La fréquence du repas du Seigneur

La définition et le sens du repas du Seigneur demandent tout naturellement le renouvellement de ce repas. Non pas une fois dans l'année, mais fréquemment. les multiples réalités exprimées par cet acte (la mort du Christ pour les pécheurs, le pardon du péché, l'annonce du retour du Christ, la communion et l'unité spirituelle avec Dieu et avec sa famille etc...) rendent nécessaire sa " énoncent l'aspect fréquent de ce repas parmi les premiers chrétiens. ils célébraient ce repas régulièrement lorsqu'ils étaient ensemble, et surtout le dimanche :

‹‹ Le premier jour de la semaine, nous étions réunis pour rompre le pain. Paul, qui devait partir le lendemain, s'entretenait avec les disciples, et il prolongea son discours jusqu'à minuit. ››

Actes 20:7  

‹‹ Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s'augmenta d'environ trois mille âmes. Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières. La crainte s'emparait de chacun, et il se faisait beaucoup de prodiges et de miracles par les apôtres. Tous ceux qui croyaient étaient dans le même lieu, et ils avaient tout en commun. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun. Ils étaient chaque jour tous ensemble assidus au temple, ils rompaient le pain dans les maisons, et prenaient leur nourriture avec joie et simplicité de coeur, louant Dieu, et trouvant grâce auprès de tout le peuple ››

Actes 2:41-47  

La Bible ne précise pas exactement la fréquence de la cène: combien de fois par semaine, par mois ou par années elle devait être prise. Il est toutefois certain que les premiers chrétiens la célébraient régulièrement et chaque chrétien et chrétienne y participaient. L'histoire de l'Eglise en est une preuve évidente. Par exemple Justin Martyr déclare ceci, vers 150 ap. J.-C., dans sa 1ère Apologie :

‹‹ On apporte à celui qui préside les frères du pain et une coupe de vin coupé d'eau. il les prend, fait monter louange au Père de toutes choses, par le nom du Fils et de l'Esprit Saint...Et quand celui qui préside a terminé l'action de grâces... les diacres distribuent à chacun des assistants ce pain et ce vin coupé d'eau, sur lesquels on a rendu grâces, et ils en portent même aux absents... Cette nourriture s'appelle chez nous l'eucharistie, nul ne peut y participer sinon celui qui croit à la vérité de notre enseignement, qui a été purifié par le bain qui donne le pardon des péchés et la régénération ››

Source : Première Apologie, Justin de Naplouse

Nous commémorons et fêtons chaque année la mort et la résurrection de Christ, pendant la fête de Pâques. Mais il est évident qu'il faut faire une différence entre la fête de la résurrection de Christ (Pâques), une fois dans l'année, et la célébration, la pratique régulière de la sainte cène. Par conséquent, la pratique comme l'enseignement de la SDTJ à propos du repas du Seigneur ne trouve ni appui biblique, ni appui historique. il serait utile de préciser que, dans le passé, la SDTJ limitait aussi l'acte du baptême à une élite (144 000 personnes), et l'interdisait aux "Jonadabs", qui étaient considérés comme des croyants charnels!

Il y a une contradiction de plus dans la pratique de ce repas chez la SDTJ: la Bible enseigne qu'elle doit continuer jusqu'au retour de Christ

‹‹ Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous continuez à proclamer la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il arrive. ››

1 Corinthiens 11:26  

Mais les Témoins de Jéhovah, tout en enseignant que Jésus-christ est déjà de retour depuis 1914, continuent quand-même à faire ce mémorial! N'est-ce pas là encore une contradiction ?

Buvez-en tous

‹‹ Il prit ensuite une coupe ; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : Buvez-en tous ››

Matthieu 26:27  

La Société de la Tour de Garde a enseigné à ses adeptes de ne pas obéir à ces instructions très nettes dispensées par Jésus-Christ. Lorsque les Témoins de Jéhovah célèbrent la communion une fois par an, le pain et la coupe passent de main en main et ceux qui y participent sont rares. Dans le numéro du 1er janvier 1986 de La Tour de Garde, des statistiques ont révélé que sur 7 792 109 personnes ayant assisté à cette commémoration en 1985, seules 9051 avaient pris part à la communion. Ainsi, la grande majorité des 49 716 cercles de Témoins de Jéhovah dispersés dans le monde entier, n'ont eu aucun participant dans leurs rangs.

En n'obéissant pas au commandement de Jésus ‹‹ Buvez-en tous ››, les Témoins de Jéhovah suivent les instructions de leurs chefs qui leur ont enseigné que depuis 1935, les nouveaux croyants ne peuvent pas prendre part à la Nouvelle Alliance négociée par Jésus-Christ (Hébreux 12:24).

p117

1988 - La Révélation : le grand dénouement est proche !", page 117 + cover

Pourtant, la date de 1935 n'existe pas dans la Bible. Contrairement à l'invitation suivante : ‹‹ Buvez-en tous ›› (Matthieu 26:27)

Selon La Tour de Garde, 15 février 1986 : Ceux qui font partie de la catégorie des ‹‹ autres brebis ›› ne peuvent avoir part à la communion

Or, Jésus dit à propos de l'alliance rédemptrice représentée par la communion au pain et à la coupe :

‹‹ Si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous n'avez pas la vie en vous ››

Jean 6:53 - TMN  

Si les Témoins de Jéhovah s'excluent de la nouvelle alliance, ils s'excluent de la vie éternelle

Qu'on nous montre un verset de la Bible où Jésus aurait indiqué la date de 1935 comme delai d'expiration de Ses instructions relatives à la communion. Il n'en existe aucun. Il déclare bien au contraire :

‹‹ Il prit aussi un pain, rendit grâce, le rompit, et le leur donna, en disant : Ceci représente mon corps, qui doit être donné pour vous. Continuez à faire ceci en souvenir de moi ››

Luc 22:19  

et, après avoir rendu grâces, le rompit, et dit: Ceci est mon corps, qui est rompu pour vous; faites ceci en mémoire de moi. De même, après avoir soupé, il prit la coupe, et dit: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang; faites ceci en mémoire de moi toutes les fois que vous en boirez. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne.

1 Corinthiens 11:24-26  

Ils persévéraient dans l'enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières.

Actes 2:42  

Faites disparaître le vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé. Célébrons donc la fête, non avec du vieux levain, non avec un levain de malice et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la pureté et de la vérité.

1 Corinthiens 5:7-8  

L'organisation de la Tour de Garde enseigne que depuis 1935 les nouveaux convertis, ne font pas partie du corps de Christ, et qu'en conséquence, ils ne doivent pas prendre part aux emblèmes de la communion (The Truth that Leads to Eternal Life - La vérité qui mène à la vie éternelle, Société de la Tour de Garde, 1968).

Donc, bien que leur Bible leur dise de continuer ‹‹ à faire ceci ››, la grande majorité des Témoins de Jéhovah ne le font pas.