Edité par E. Omnès

 

Introduction

«Doit-on-croire à la Trinité?» est un pamphlet issu de la Tour de Garde (Watchtower society) publié en 1989 et qui attaque frontalement la Trinité, c’est-à-dire l’idée d’un Dieu unique en trois personnes (Père, Fils et St Esprit) qui est la marque distinctive du Christianisme. Cette brochure a été distribuée à 5 millions d’exemplaires, ce qui est tout simplement gigantesque, et j’ai été amené à la lire moi-même en 2014, lorsqu’un collègue Témoin de Jéhovah me l’a passé pour «m’amener à la vérité». Je remercie le Seigneur d’avoir déjà étudié le sujet auparavant, car les arguments contenus dans ce pamphlet sont les meilleurs que l’Organisation des Témoins de Jéhovah a pu apporter. Aujourd’hui, je me suis senti amené à écrire cette «contre-brochure» sous la forme de notes en bas de page du texte original.

J’ai fait ce choix pour trois raisons :

   1. Cela conserve strictement le texte original, et notamment ses citations et formulations. C’est quelque chose qui manque beaucoup dans la plupart des réfutations que j’ai lu: elles répondent aux mensonges des témoins de Jéhovah, mais lorsque vous en avez un en face de vous, il formule ses arguments de telle façon que vous ne les reconnaissez pas toujours. Ici vous êtes exposés directement aux vrais arguments dans leurs vraies formules que vous retrouverez probablement dans la bouche des Témoins que vous rencontrerez.

2. Ce format permet de répondre vraiment à chaque point jusqu’au plus petit invoqué par la Watchtower, sans se perdre dans de la rhétorique haineuse trop courante (et condamnable) quand on réfute les Témoins de Jéhovah.

3. Cela n’a à ma connaissance jamais été fait, alors que les argumentations et les témoignages contre eux et leurs doctrines peuvent remplir une bibliothèque. Alors, en demandant l’assistance du St Esprit, je me suis senti amené à le faire.

Cette contre-brochure est en deux parties: vous trouverez un «prologue» qui contient une défense biblique de la Trinité, et qui fixera les choses dès le début. Merci de la lire attentivement, car j’y ferai référence dans mes notes. Ensuite, le corps principal qui contient le texte original de la brochure copié et commenté par moi-même. Pour toute question, commentaire ou remarque, je suis disponible à l’adresse omnes-etienne@orange.fr

J’aimerais faire remarquer qu’à l’époque où j’écris ces lignes (mai 2016) la Watchtower society rencontre des problèmes financiers grandissants : l’avènement d’Internet est un fléau pour elle à deux titres:

   1. Il met fin à la distribution de publications papiers: ses magazines sont passés de 32 pages distribués toutes les deux semaines à 16 pages distribuées tout les deux mois!

2. Il met les témoins au contact de réfutations et de correction (comme ce document) et informe les non-témoins du mensonge et de la réalité de cette organisation, d’où des conversions plus difficiles. D’autre part, la Watchtower fait face à de multiples procès pour pédophilie, et les amendes de plusieurs dizaines de millions de dollars s’enchaînent. Elle a déjà vendu son siège historique à Brooklyn pour 1 milliard de dollars, mais fait encore des coupes budgétaires sauvages et demande des dons à ses adeptes. Il semblerait donc que l’Eternel fasse souffler un vent contraire à la Watchtower, après avoir permis son ascension. Prions pour que ses adeptes connaissent le Christ!

Que l’Eternel vous donne sagesse et discernement à tous, allez dans la paix du Christ, Etienne OMNES

 

Prologue: une défense biblique de la Trinité

Oublions un instant ce que nous savons sur la Trinité. Oublions un instant l’enseignement de l’Eglise et toute tradition. Oublions un instant le concile de Nicée et les formulations acceptées. Nous n’avons que la Bible en face nous: que trouve-t-on sur la nature de Dieu ? La Bible affirme trois choses :

   1. Il y a trois personnes distinctes: le Père, le Fils et le St Esprit

2. Chacune de ces personnes est pleinement Dieu (ou divine)

3. Il n’y a qu’un seul Dieu

Et c’est là tout le témoignage biblique. Le credo de Nicée et les autres formulations orthodoxes sont le résultat des réflexions de l’Eglise à ce sujet, et ont été bâties directement dessus. Dans ce prologue, je vais présenter les données bibliques qui nous amènent à croire à chacun de ces points, en insistant davantage sur la divinité de Jésus et la personnalité du St Esprit, qui sont remis en cause par les Témoins de Jéhovah (TdJ). Je suivrais le plan que W. Grudem utilise dans sa Théologie Systématique.

  

1.Trois personnes distinctes

Cela veut dire que dans la Bible, on nous parle d’un Père, d’un Fils et d’un Saint Esprit, et que visiblement une différence est faite entre toutes les trois, qu’on ne peut pas les confondre comme trois facettes d’un même objet.

Jn 1:1-2 «Au commencement était la Parole (associée au v9-18 à Jésus) et la Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu», on voit qu’une différence est faite entre «Dieu» (sous entendu le Père) et la Parole, qui est Christ.

Les témoins de Jéhovah insistent eux-même lourdement sur la distinction entre le Père et le Fils, aussi je ne vais pas insister. Par ces versets j’ai prouvé que la Bible elle-même enseigne que le Père n’est pas le Fils. Reste à différencier le Saint Esprit du Père et du Fils.

Jn 14:26 «Mais le consolateur, l'Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.» Si le Père envoie le Saint Esprit, c’est que de toute évidence, le Saint Esprit n’est pas le Père.

Rm 8:26-27 «[...] Mais l'Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables; et celui qui sonde les coeurs connaît quelle est la pensée de l'Esprit, parce que c'est selon Dieu qu'il intercède en faveur des saints.» L’idée même d’intercession implique que l’intercesseur soit indépendant de celui devant qui il intercède. Quand Moïse intercédait pour Israël auprès de Dieu, était-t-il Dieu?

Jn 16:7 «Cependant je vous dis la vérité : il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais pas, le consolateur ne viendra pas vers vous; mais, si je m'en vais, je vous l'enverrai.» Ici, on voit que le Saint Esprit est différent du Fils. Jésus aurait-t-il pu dire: «Si je m’en vais, je m’enverrais ?» Nous induirait-t-il en erreur sur la différence entre lui et l’Esprit?

Oui mais, le Saint Esprit est-t-il bien une personne, n’est-t-il pas plutôt la «puissance agissante» de Dieu, sa «Force» ? Dans ce cas pourquoi Jésus aurait-t-il dit quelque chose comme «Baptisez les au nom du Père du Fils et du Saint Esprit» (Mt 28:19) Si en fait le Saint Esprit n’était que la main, ou l’électricité de Dieu? De plus:

1 Co 12:4-6 «Il y a diversité de dons, mais le même Esprit; diversité de ministères, mais le même Seigneur; diversité d'opérations, mais le même Dieu qui opère tout en tous.» Si l’on admet que le Fils, appelé aussi Seigneur dans le NT, et le Père sont deux personnes distinctes, pourquoi l’Esprit ne serait-t-il pas une personne ? Le verset est au contraire bâti sur cette idée.

2 Co 13:13 «Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l'amour de Dieu, et la communication du Saint Esprit, soient avec vous tous !» Dans cette formule de clôture de la 2e lettre aux corinthiens, on voit encore une fois le Saint Esprit avoir droit au même rang que Jésus Christ et Dieu le Père. La formule serait bancale si le Saint Esprit n’était pas une personne différente des deux autres. On pourrait citer aussi Eph 4:4-6 et 1 Pi 1:2

Autre point en faveur de la personnalité du St Esprit: il est appelé Consolateur, Avocat. Ce titre ne peut pas être appliqué à une force, dira-t-on que la Gravité est notre avocat auprès de la terre ?

Autre point: on attribue au St Esprit la capacité d’enseigner (Jn 14:26), de rendre témoignage (Jn 15:26, Rm 8:16), d’intercéder (Rm 8:26-27) de sonder les profondeurs de Dieu (1 Co 2:10), connaître les pensées de Dieu (1 Co 2:11), distribuer des dons de Dieu (1 Co 2:11), interdire certaines activités (Ac 16:6-7), parler (Ac 8:29, 13:2 et autres), il évalue ou approuve une ligne de conduite (Ac 15:28) et il est attristé par le péché dans la vie des chrétiens (Eph 4:30). Ce sont des personnes qui font tout cela, pas des forces.

Enfin, certains passages comme Ac 10:38 «vous savez comment Dieu a oint du Saint-Esprit et de force Jésus de Nazareth» n’auraient pas de sens si le Saint Esprit est une force. Dois-je comprendre que Dieu à oint de sa force et de force Jésus de Nazareth ? Bien sûr que non. Le St Esprit est bien une personne et une personne différente du Père et du Fils.

2. Chacun de ces personnes est pleinement Dieu

Ce ne sera pas difficile de dire que le Père est pleinement Dieu. C’est évident tout au long de la Bible et je ne connais personne qui n’ait jamais refusé la Divinité au Père. C’est juste trop évident dans la Bible, où même Jésus prie son père. De toute façon, les TdJ ne remettent pas en cause ce point, mais au contraire l’exaltent.

Le Fils est pleinement Dieu: Très certainement le point le plus difficile à faire accepter. Commençons par Jean 1.3 «Par lui [Jésus] toutes choses ont été faites, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans lui.» Si donc aucune création n’a été faite sans Jésus, c’est qu’il n’est pas créé. S’il n’est pas créé, alors c’est qu’il est l’Eternel créateur. On retrouve la même chose dans Colossiens 1.17

Colossiens 2.9 «En lui habite la plénitude de la Divinité» Si ce verset est vrai alors soit Jésus est la Divinité, soit il est simplement un dieu tellement semblable à Dieu que l’on devient polythéiste.

Les graphiques suivants sont issus de l’article «Jésus is Jehovah» que vous trouverez sur STR.org, écrit par Greg Koukl le 28 février 2013

JÉHOVAH

CRÉATEUR

JÉSUS

Gen 1:1 «Au commencement Dieu créa...»

Jn 1:1-3 «Au commencement était la Parole...»

Job 33.4 Elihu dit: «L'esprit de Dieu m'a créé, Et le souffle du Tout-Puissant m'anime»

Col 1.16-17 «Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui. Il est avant toutes choses, et toutes choses subsistent en lui.

Esaïe 40.28 «C'est le Dieu d'éternité, l'Eternel, qui a créé les extrémités de la terre»

Hébreux 1.10 (en parlant du Fils): Et encore : Toi, Seigneur, tu as au commencement fondé la terre, Et les cieux sont l'ouvrage de tes mains;

JÉHOVAH

PREMIER ET DERNIER

JÉSUS

Esaïe 41.4 «Moi, l'Eternel, le premier et le même jusqu'aux derniers âges.»

Apocalypse 1.17 «Ne crains point ! Je suis le premier et le dernier»

Esaïe 44.6 «Ainsi parle l'Eternel, roi d'Israël et son rédempteur, L'Eternel des armées : Je suis le premier et je suis le dernier, et hors moi il n'y à point de Dieu

Apocalypse 2.8 «Ecris à l'ange de l'Eglise de Smyrne : Voici ce que dit le premier et le dernier, celui qui était mort, et qui est revenu à la vie»

Esaïe 48.12 «Ecoute-moi, Jacob ! Et toi, Israël, que j'ai appelé ! C'est moi, moi qui suis le premier, C'est aussi moi qui suis le dernier»

Apocalypse 22.13 «Je suis l'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin»

Exode 3.14 «Dieu dit à Moïse : Je suis celui qui suis. Et il ajouta : C'est ainsi que tu répondras aux enfants d'Israël : Celui qui s'appelle "je suis" m'a envoyé vers vous»

JE SUIS

Jean 8.58 : «Jésus leur dit : En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu'Abraham fût, je suis.»

JÉHOVAH

JUGE

JÉSUS

Genèse 18.25 «Celui qui juge toute la terre n'exercera-t-il pas la justice ?»

2 Timothée 4.1 «Je t'en conjure devant Dieu et devant Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts,»

Psaumes 96.13 «Devant l'Eternel ! Car il vient, car il vient pour juger la terre; Il jugera le monde avec justice, et les peuples selon sa fidélité.

2 Corinthiens 5.10 «Car il nous faut tous comparaître devant le tribunal de Christ,»

Joël 3.12 «Car là je siégerai pour juger toutes les nations d'alentour.»

Jean 5.22-23 «Le Père ne juge personne, mais il a remis tout jugement au Fils, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père»

JÉHOVAH

ROI

JÉSUS

Psaumes 47.3 «Car l'Eternel, le Très-Haut, est redoutable, Il est un grand roi sur toute la terre»

Matthieu 2.1-2 «Jésus étant né à Bethléhem en Judée, au temps du roi Hérode, voici des mages d'Orient arrivèrent à Jérusalem, et dirent : Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?»

Esaïe 44.6 «Ainsi parle l'Eternel, roi d'Israël et son rédempteur, L'Eternel des armées»

Jean 19.21 «Les principaux sacrificateurs des Juifs dirent à Pilate : N'écris pas : Roi des Juifs. Mais écris qu'il a dit : Je suis roi des Juifs.»

Jérémie 10.10 «Mais l'Eternel est Dieu en vérité, Il est un Dieu vivant et un roi éternel;»

1 Timothée 6.15 «Cette apparition [de notre Seigneur Jésus Christ], le bienheureux et seul souverain, le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs, la révélera au moment voulu.

JÉHOVAH

LUMIÈRE

JÉSUS

Psaumes 27.1 «L'Eternel est ma lumière et mon salut: de qui aurais-je peur?»

Jean 1.9 «Cette lumière était la vraie lumière qui, en venant dans le monde, éclaire tout être humain»

Esaïe 60.20 «l'Eternel sera ta lumière pour toujours»

Jean 8.12 «Jésus leur parla de nouveau. Il dit: «Je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura au contraire la lumière de la vie.»»

JÉHOVAH

SAUVEUR

JÉSUS

Psaumes 106.21 «Ils ont oublié Dieu, leur sauveur, qui avait fait de grandes choses en Egypte»

Jean 4.42 «nous savons qu'il est vraiment [le Messie,] le Sauveur du monde.»

Esaïe 43.11 «C'est moi, moi seul qui suis l'Eternel, et il n'y a aucun sauveur en dehors de moi.»

Actes 4.12 «Il n'y a de salut en aucun autre [Jésus], car il n'y a sous le ciel aucun autre nom qui ait été donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés.»

Esaïe 45.21 «N'est-ce pas moi, l'Eternel? Il n'y a pas d'autre Dieu, en dehors de moi. Je suis le seul Dieu juste et qui sauve.»

1 Jean 4.14 «Et nous, nous avons vu et nous attestons que le Père a envoyé le Fils comme Sauveur du monde»

JÉHOVAH

BERGER

JÉSUS

Psaumes 23.1 «L'Eternel est mon berger: je ne manquerai de rien.»

Jean 10.11 «Je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses brebis»

Psaumes 100.3 «Sachez que l'Eternel est Dieu! C'est lui qui nous a faits, et nous lui appartenons: nous sommes son peuple, le troupeau dont il est le berger.»

Hébreux 13.20 «Le Dieu de la paix a ramené d'entre les morts notre Seigneur Jésus, devenu le grand berger des brebis grâce au sang d'une alliance éternelle.»

Esaïe 40.11 «Pareil à un berger, il s'occupera de son troupeau, il prendra les agneaux dans ses bras et les portera contre sa poitrine; il conduira les brebis qui allaitent.»

1 Pierre 5.4 «Ainsi, lorsque le souverain berger apparaîtra, vous recevrez la couronne de gloire qui ne perd jamais son éclat.»

Voici pour la divinité de Christ Jésus.

Le St Esprit est pleinement Dieu : Si le St Esprit était une personne qui n’était pas pleinement Dieu, alors que signifierait «Baptisez au nom du Père du Fils et du St Esprit» ? Jésus aurait-t-il pu dire: «Baptisez au nom du Père, du Fils et de l’Archange Michel ?» Bien sûr que non ! Cette formule implique une égalité de rang, et si le Père et le Fils sont pleinement Dieu, alors le St Esprit aussi est pleinement Dieu. De plus, dans Ac 5:3-4 «Pierre lui dit : Ananias, comment as-tu pu laisser Satan envahir à tel point ton coeur ? Tu as menti au Saint-Esprit en cachant le prix réel de ton champ [...] Ce n'est pas à des hommes que tu as menti, mais à Dieu.» L’équivalence entre le St Esprit et Dieu est clairement assumée par Pierre.

Cela suffira pour prouver que chaque personne de la Trinité est pleinement Dieu

3. Il n’y a qu’un seul Dieu

Est-ce vraiment en débat ? Je pense nous serons au contraire très heureux de pouvoir dire en même temps que la Tour de Garde qu’il n’y a qu’un seul Dieu. Deutéronome 6:4 «Ecoute Israël! L’Eternel notre Dieu, l’Eternel est un.». Cependant il ne faut pas donner au mot «Un» «Echad» en hébreu un sens trop restrictif.

Gn 2:24 «C'est pourquoi un homme se séparera de son père et de sa mère et s'attachera à sa femme, et les deux ne feront plus qu'un.» Dans l’hébreu, il s’agit aussi du mot echad. Si je prend le sens étroit que les unitariens veulent absolument donner à ce mot, dois-je en déduire qu'un couple marié n'a qu'une seule personnalité, un seul corps? Êtes vous un seul esprit avec votre époux/épouse, une seule volonté ? Non, parce que l’idée biblique d’unité ne veut pas forcément dire unicité. Il n’y a pas besoin d’une seule et unique personne pour pouvoir dire «Un» au sens de la Bible.

Je pense avoir suffisamment prouvé que chacune de ces trois vérités (Distinctions des trois personnes, divinité de chacune d’elle, et unité de Dieu) est biblique au-delà de toute remise en cause. Comment l’articule-t-on est une autre histoire, mais n’oubliez surtout pas dans votre lecture qui suit: c’est à cause de la Bible que l’Eglise a formulé ce dogme, pas l’inverse. Nous sommes forcés à cause des Ecritures de confesse un Dieu tri-unique, à qui revient toute gloire et tout honneur, maintenant et à jamais, amen.

1. On remarque ici l’emphase particulière que mettent les TdJ sur la «bonne doctrine» comme élément central de notre salut. Si j’exagère un peu, les protestants croient au salut par la foi seule, les témoins de Jéhovah par l’orthodoxie seule.

2. Les ariens, du nom d’Arius, le premier qui a enseigné cette idée.

3. «Il fut un temps où le Fils n’existait pas» Arius d’Alexandrie.

4. Livre d’Arthur Weigal (1880-1934), qui était égyptologue et non historien du christianisme. Son livre réfute à peu près tout ce qui concerne Jésus comme «d’origine païenne» : sa naissance, sa vie, l’appel des douzes disciples, sa tentation, sa crucifixion, sa résurrection... Les Témoins de Jéhovah ne prennent que ce qui les arrange

5. Ce n’est pas un «raisonnement», mais la description brute de ce que dit la Bible, avant justement tous les raisonnements. Ce sont les faits bibliques de base, si vous préférez. Nous y reviendrons.

6. Formulation déloyale: on fait toujours attention à parler de «personnes» et non de dieux quand on parle du Père, du Fils ou du St Esprit en particulier, à l’écart des deux autres. Il serait plus juste de dire: «ces trois personnes ne constituent qu’un seul Dieu».

7. Prélat à l’archidiocèse de New York, 1926-2012, connu pour son adhésion vocale aux pratiques et valeurs traditionnelles

8. Archevêque de New York, 1920-2000, conservateur

9. Lymann Abbott, p944, à noter que sur cette même page se trouve aussi: «Il est certain cependant que depuis les temps apostoliques ils ont rendu un culte au Père au Fils et au Saint Esprit, leur ont adressé leurs prières, et les ont inclus dans leurs doxologies.» et «La Bible représente Dieu à nous comme Père, Fils et Saint Esprit. Il les représentent comme également dignes de la plus haute révérence, affection et allégeance."
Par ailleurs, Abbott rejetait l’idée de la substitution pénale (=Jésus est mort pour nos péchés) au profit de l’exemple moral (=Jésus est mort pour nous inspirer à faire le Bien), ce qui le classe dans la catégorie des libéraux

10. A cet argument, je réponds trois choses:

  1. Il est très subjectif: je peux moi aussi déclarer que beaucoup de pages ont été écrites sur la doctrine des Témoins de Jéhovah, remplies de termes théologiques confus (ex: «école du ministère théocratique») et des explications embrouillées et que je n’y trouve pas satisfaction.
  2. Beaucoup de pages aux termes confus et aux explications embrouillées ont été écrites sur tous les sujets qui touchent à la foi. Dois-je évacuer aussi l’existence de Dieu, par exemple, à cause de cela?
  3. L’incapacité des enseignants à expliquer une notion n’entame en rien sa vérité. C’est le fondement apostolique qui fait la vérité d’une idée, pas sa clarté.

11. Pour rappel, eux-même disaient en introduction: «Si ce que dit cette doctrine est vraie, c’est insulter Jésus que de ne pas voir en lui l’égal de Dieu au sein de la Trinité. Si ce qu’elle dit est faux, c’est insulter le Dieu Tout-Puissant que de penser qu’il puisse avoir un égal» Une doctrine peut donc être fondamentale et suprêmement importante sans être pratique. A moins que le blasphème ne soit pas une faute très grave bien sûr...

12. Quand on lit la citation dans le contexte, on s’aperçoit que ce n’est pas que la Trinité qui pose problème: c’est l’idée même d’incarnation qui «ne passe pas» chez les musulmans. Par ailleurs, Mohammed a écrit dans le Coran que la Trinité était constituée du Père du Fils et de Marie, ce qui fait douter de l’idée qu’il ait vraiment été au contact d’un christianisme à peu près correct.

13. Citation hors contexte: le «désordre» dont il est question dans 1 Co 14.33 est la division entre frères, pas le manque de clarté doctrinale.

14. Il y a d’autres mystères dans la Bible: par exemple, le mystère du mal: pourquoi un Dieu parfaitement bon et Tout-Puissant tolère-t-il le mal ? Ce mystère est une pierre d’achoppement pour un nombre gigantesque de personnes (même croyantes) et pourtant Dieu ne se justifie pas une seule fois dans toute la Bible, et des générations de théologiens ont labouré ce sujet en vain. Si l’on devait vraiment utiliser ce critère de «clarté doctrinale» pour éliminer des doctrines gênantes alors choisissez: Nierez-vous la bonté ou la puissance de Dieu ? A moins que vous ne niez son existence même, comme les athées. La Watchtower Society est en train d’utiliser un double standard.

15. Face à cette objection: «la Trinité est trop compliquée» C.S Lewis faisait remarquer que les fausses religions pouvaient faire aussi simples qu’elles voulaient, mais qu’une vraie religion comme le Christianisme n’avait pas ce luxe: elle devait composer avec le réel, peu importe sa complexité. Du reste, la clarté de l’Evangile ne signifie pas clarté de l’intégralité de la Bible, y compris les derniers chapitres d’Ezéchiel, mais que l’essentiel peut être compris par tous. Et l’essentiel, c’est la mort et la Résurrection de Jésus Christ. Cette objection rate donc complètement la cible, et n’est qu’un prétexte pour bombarder des versets en guise d’intimidation.

16. Vous remarquerez qu’après cette introduction très «sola scriptura», on ne parlera pas du tout des Ecritures...

17. Le mot «Témoins de Jéhovah» et «Ministère théocratique» non plus n’existent pas dans la Bible. Si c’est un argument contre la Trinité, il est à double tranchant. Par ailleurs, ce même dictionnaire Biblique dit également: «Bien que les Ecritures ne nous donnent pas une doctrine trinitaire formulée, elles contiennent tous les éléments sur lesquels la Théologie a construit cette doctrine.» (p1597)

18. Nous verrons plus tard que Tertullien est en fait un des plus trinitariens de tous les pères anténicéens. Pour l’instant, je souhaiterais simplement donner la citation complète: « Le grand africain a forge le langage latin pour la Trinité, et beaucoup de ses mots et formules sont restées perpétuellement en usage: les mots Trinitas et persona, la formule «une substance en trois personnes». «Dieu de Dieu, lumière de lumière”. Il utilise le mot subtantia 400 fois, tout comme il utilise consubstantialis et consubstativus mais des conclusions hâtives ne doivent pas être tirées de cet usage, car il n’applique pas ces mots à la théologie trinitarienne.»
Cela signifie simplement qu’il ne faut pas s’attendre à la précision d’un Thomas d’Aquin dans le vocabulaire de Tertullien, mais qu’il a tout de même tellement bien défendu l’idée que son vocabulaire est entré dans l’église latine, et donc la nôtre.

19. C’est sûr que si l’on recherche le texte du concile de Nicée-Constantinople entre Moïse et Malachie, on aura du mal à trouver... Ce n’est donc pas une surprise. Personne ne prétend avoir la Trinité de façon «claire» MAIS toutes les données qui nous y amènent sont pourtant présentes, ne serait-ce que dans des versets comme Gen 1.6 «Dieu dit (singulier): faisons l’homme à notre (pluriel) image» ou bien encore: Esaïe 48.16 où Dieu dit qu’il a été envoyé (Dieu envoyé=Fils) par le Seigneur Dieu (=Père) et son Esprit (=St Esprit).

20. Edmund Fortman dit en fait complètement l’inverse: il déclare notamment: « Ils ne nous donnent aucune formules ou doctrine formulée de la Trinité, aucun enseignement explicite qu’il y a trois personnes divines co-égales. Mais ils nous donnent un trinitarisme élémentaire, les données à partir desquelles une doctrine formelle du Dieu triun peut être formulée

21. Quel examen ? Où est-t-il ?

22. Même remarque qu’à la note 21: la formulation du concile de Nicée-Constantinople n’est pas dans le Nouveau Testament, mais tout le matériel y est. Voir dans le prologue pour une présentation de celui-ci. Cette remarque est valable dans la plupart des citations suivantes.

23. La citation complète: «Le début de la doctrine de la Trinité apparaît déjà dans Jean (ca 100). La doctrine de la Trinité semble avoir était inconnue de Jésus et de Paul.» Presque!

24. Pour rappel, Weigall est un historien de l’égypte antique, et surtout son livre réfute à peu près tout ce qui concerne Jésus comme «d’origine païenne»

25. Par conséquent ? Conséquent de quoi ? De l’étude de ces livres ?

26. Voir la citation complète en annexe. Pour l’instant, je me contente d’un autre extrait de cette même encyclopédie: «En vérité, si la doctrine de la Trinité est apparue assez tardivement en théologie, elle a existé très tôt dans les dévotions.» (p458)

27. En d’autres termes: Nicée n’existe pas avant Nicée. Certes, mais les pères apostoliques proclamaient vigoureusement le Trinitarisme du NT décrit dans le prologue.

28. Tertullien est de loin celui qui a le mieux décrit la Trinité parmi les pères de l’Eglise, et qui en a fait une excellente défense dans son Contre Praxeas. La première citation ne prouve rien qui ne soit pas déjà enseigné dans nos églises, quant à la deuxième, elle est hors contexte: «Car avant toute chose Dieu était seul (...) et pourtant même à ce moment-là Il n’était pas seul, car il avait ce qu’il possédait en lui-même, c’est à dire sa propre raison. (...) Cette Raison est appelé par les grecs Logos, que nous traduisons par Verbe ou Parole et donc il est habituel parmi nous (...) de dire que la Parole était Dieu» Tertullien dit tout l’inverse de ce que veut faire croire la Tour de Garde.

29. Ce qui n’exclut pas l’existence de Jésus en Dieu. De manière générale, les TdJ ont énormément de mal à comprendre «l’unité complexe» de Dieu, et pensent voir des confirmations à leur doctrine dès qu’il est écrit «Dieu est un». Or, pour rappel, nous professons bien un seul Dieu en trois personnes.

30. Ceci est un rajout mensonger. Voici le genre de chose qu’écrivait Hippolyte: «En ce qui concerne la puissance, donc, Dieu est un. Mais en ce qui concerne l’économie (=le fonctionnement) il y a une triple manifestation comme il sera prouvé ultérieurement quand nous exposeronsla vraie doctrine.» (Contre l’hérésie de Noetus) et ce n’est qu’un seul exemple sur des dizaines.

31. Origène est connu pour avoir sincèrement cherché la vérité, mais aussi pour s’être sincèrement trompé. Quasiment toutes ses doctrines ont été condamnées par un concile ou l’autre. Néanmoins, il est loin de pouvoir être facilement récupérable par des ariens. Il a dit par exemple «Nous croyons en un seul Dieu, le Père et le Fils» (Contre Celsus, VIII,12) ou bien encore: «le baptême qui sauve n’est pas complet sans l’autorité de la très excellente trinité, cad, en nommant le Père, le Fils et le Saint-Esprit.» (De Principis, I,3,2)

32. Justin Martyr n’a jamais enseigné cette doctrine des témoins de Jéhovah. La Tour de Garde détourne ici un passage du chapitre 63 de sa première apologie, où Justin Martyr démontre que Jésus apparaît dans l’Ancien Testament sous les traits de l’Ange(=messager) du Seigneur. Ce que j’entends enseigné dans mon église depuis quasiment toujours.

33. C’est du mensonge complet. Irénée a défendu vigoureusement la divinité de Christ. Voici le genre de choses qu’écrit Irénée de Lyon: «Christ Jésus est notre Seigneur, notre Dieu, et Sauveur et Roi.» (Contre Hérésies, I, 10,1) et même dans ses titres de chapitres «Preuves à partir des écrits apostoliques que Jésus Christ est unique et semblable, le fils unique de Dieu, parfaitement Dieu et parfaitement Homme» (III,16,titre). Pas étonnant que la Tour de Garde n’ait pas osé citer une seule chose de lui en clair.

34. Complètement faux. «La Parole elle-même, qui est le Fils de Dieu, étant en égalité de substance une avec le Père, éternel et incréée.» (Fragments, I,3)

35. Vous remarquerez qu’ils se gardent bien de citer verbatim...

36. Précision: Alvan Lamson fait partie de l’Eglise Unitarienne. Autant citer Martin Luther qui défend «Sola Scriptura» pour convaincre des catholiques.

37. Vrai, le concile de Nicée en 325 s’est préoccupé uniquement de la Divinité de Jésus, et il a fallu attendre 386 et le concile de Constantinople pour confirmer le précédent et rajouter «et nous croyons au St Esprit». Cela dit, rien que le concile de Nicée est incompatible avec les enseignements des TdJ. Par ailleurs, il est amusant de voir les Témoins de Jéhovah s’insurger contre un «ajout» du IIIe siècle quand on considère quele retour de Jésus en 1914, le salut en deux classes, la «génération qui ne passera pas» sont des ajouts du XIX-XXIe siècle. Double standard....

38. Faux, c’est l’arianisme (=Jésus était une créature) qui se répandait depuis quelques années, à l’instigation d’Arius. L’histoire du concile de Nicée n’est pas secrète, n’importe quel livre d’histoire de l’Eglise écrit par des orthodoxes, quelque soit leur sensibilité théologique vous renseignera sur la question. Je conseille personnellement «les Ariens du quatrième siècle», par le Cardinal Newman, que j’ai personnellement lu. Si vous doutez de ces historiens, alors n’hésitez pas à lire les sources primaires: Eusèbe de Césarée, les lettres d’Athanase et surtout les auteurs plus anciens...

39. Etaient absent les donatistes et les novatiens, des schismatiques qui s’étaient séparés de l’église sur la question du baptême des hérétiques. En dehors de ceux-là, c’est l’écrasante majorité de l’église qui s’est déplacé jusqu’à Nicée, que ce soit en personne ou bien – comme c’est le cas du pape Sylvestre trop âgé - par des représentants.

40. Encore aujourd’hui, on n’arrive toujours pas à savoir si au juste Constantin était sincèrement converti ou pas. C’est un homme de contradiction capable d’un côté de refuser vigoureusement de faire des sacrifices païens et de l’autre d’assassiner un opposant politique et ses enfants. Difficile de deviner dès lors son état spirituel, même si je lis de plus en plus de personnes positives à ce sujet.

41. Faux, elle trainait depuis longtemps dans les correspondances de l’Eglise, mais la bataille consistait à fixer définitivement l’usage de ce mot et de cette notion dans les enseignements de l’Eglise. On n’a pas inventé le «consubstantiel au Père» à Nicée.

42. Faux, les évêques n’étaient certainement pas intimidés par l’Empereur. Pour tout dire, ils ont fait l’inverse de ce que Constantin souhaitait (au lieu de chercher un compromis, ils ont affirmé nettement l’orthodoxie). Pour rappel, l’édit de Milan (celui de tolérance) datait de seulement 15 ans auparavant, autrement dit: la génération d’évêques présents à Nicée avait connu et grandi sous la persécution de l’empire romain. Trois d’entre eux gardaient même sur eux des infirmités à cause de celle-ci: Paphnutius de Thèbes était borgne et infirme du genou droit à cause des tortures romaines, un autre avait eu la main qui n’était plus qu’une pince grotesque à cause d’une torture au fer rouge dans le cirque parce qu’il avait confessé le nom de Jésus. Ce genre de personnes allaient-t-elles vraiment baisser leur pantalon devant l’empereur ?

43. Si Jésus est une personne distincte du Père et du Saint-Esprit, mais que chacune de ces personnes n’est qu’une seule substance, il me semble que la Trinité est déjà affirmée, au contraire.

44. Faux, le symbole de Nicée-Constantinople est justement le document produit dès 386 qui affirme cette Trinité. Il a existé dès la clôture du concile, puisqu’il en est la production directe.

45. Cette conclusion sort de nulle part: le symbole d’Athanase n’est qu’une des expressions de la foi trinitaire, la principale et la plus répandue étant le credo de Nicée (en annexe). Même si le symbole d’Athanase était apparu au XIXe siècle, cela ne changerait rien au fait que le credo «standard» depuis le IVe siècle c’est le credo de Nicée, qui reste la référence. Ce credo a été édité et accepté universellement depuis la clôture du concile, sans interruption depuis.

46. E.W Hopkins est un auteur qui a également affirmé que la vie, les tentations, les miracles les paraboles et même les disciples du Christ sont dérivés du bouddhisme. La doctrine des Témoins de Jéhovah est-t-elle donc elle aussi détournée du bouddhisme ?

47. Toute cette partie est un discours plein de vent, si l’on comprend que la divinité de Jésus était bel et bien acceptée de tous les chrétiens dès les apôtres. Lisez l’épître de Polycarpe ou à Diognète. Ce sont des textes courts et très anciens, qui témoigneront de la foi de cette époque. Vous verrez qu’on ne retrouve peut être pas homoousios, mais qu’ils ont les idées très claires sur qui est Jésus. En réalité, la Tour de Garde se condamne elle-même par ses propres paroles.

48. Voici la citation complète: «...le courant d'influence égyptienne est mis en contact direct avec la théologie chrétienne. Cela dit, pour éviter un grossier malentendu, nous devons insister que la substance de la Trinité chrétienne est bien sûr biblique: le Père, le Fils et le Saint Esprit, les trois sont mentionnés dans le Nouveau Testament, probablement pour des raisons liturgiques.» Oups! La Tour de Garde a eu le ciseau un peu lourd ! Par ailleurs, Morenz fait lui aussi partie des ennemis du christianisme: selon lui la «couronne de justice», la «couronne de vie» et la «seconde mort» de l’apocalypse sont empruntés eux aussi au paganisme. Dommage, car la Tour de Garde tient beaucoup à ces notions là...

49. Comment expliquer alors que Tertullien, qui a vécu 100 ans avant Athanase, et qui n’était pas du tout égyptien mais africain ait défendu la même idée et introduit à lui tout seul le vocabulaire trinitaire ? Comment expliquer que tous les chrétiens syriens, grecs, latins aux arrières plans si différents aient développé la même idée que les «alexandrins» ? Qu’ont-t-ils en commun sinon les Ecritures ?

50. Edward Gibbon (XVIIe siècle) est connu pour deux choses:

  1. Il a fait un travail magnifique sur la Chute de Rome, qui fait encore aujourd’hui autorité.
  2. En bon philosophe des lumières, c’était un déiste qui détestait le christianisme, au point où même les plus séculiers des historiens contemporains le corrigent sur ses analyses du christianisme. On le voit d’ailleurs lorsqu’il parle du «déisme pur» des premiers chrétiens, comme s’ils avaient été des philosophes des lumières. La Tour de Garde est-t-elle partisane des Rationalistes des Lumières ?

51. Précision, Osiris-Isis-Horus ne sont pas consubstantiels: ce sont trois dieux différents. C’est donc un trio, pas une trinité. Quant à Brahma-Siva-Vishnu, non seulement ils ne sont pas consubstantiels, mais ils «émanent» du Grand Dieu Suprême qui est inconnaissable dans la théologie hindouiste. Autant comparer un cheval à une voiture.

52. Platon a-t-il aussi enseigné que Jésus était Dieu, et qu’il ne faisait qu’un avec son Père ? Retrouver quelques concepts comme le Logos auquel fait référence l’évangile de Jean ne suffit pas à dire que Platon a inventé la trinité chrétienne.

53. Méfiez-vous des coupures. Par ailleurs, voici une autre citation de ce même livre: «Il n’y a aucune raison de chercher des sources ou des types à la doctrine de la Trinité en dehors du christianisme ou de la Bible, même si au dix-huitième siècle des efforts ont été fait pour faire dériver ce dogme chrétien de Platon, et plus tard du brahmanisme et du Parséisme, ou bien encore, d’une triade babylonienne.» Il semblerait donc que Philipp Schaff ne soit pas d’accord avec les TdJ

54.Rappel: l’Eglise des trois premiers siècles est un ouvrage unitarien.

55.Harnack a aussi rejeté la naissance virginale, la déité et la pré-existence de Jésus, la Résurrection des corps, la possibilité des miracles, l’existence des démons, l’exorcisme et la messianité de Jésus. On peut trouver de meilleurs témoins à mon avis, ou au moins, un témoin qui ne rejetterait pas l’enseignement des Témoins de Jéhovah en même temps.

56. Encore un ouvrage unitarien, qui a autant d’autorité pour définir le christianisme que j’en ai pour définir l’islam.

57. (C’est Dieu qui parle) «Approchez-vous de moi, et écoutez ! Dès le commencement, je n'ai point parlé en cachette, Dès l'origine de ces choses, j'ai été là. Et maintenant, le Seigneur, l'Eternel, m'a envoyé avec son esprit.» Esaïe 48.16 Dieu dit que Dieu l’a envoyé avec l’Esprit de Dieu. Pas du tout trinitaire.

58. «Moi et le Père nous sommes un» Jean 10.30 «Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et le Père est en moi ? (...) Croyez-moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi; croyez du moins à cause de ces oeuvres.» Jean 14.10-11

59. Voir citation complète en annexe.

60. Il est également écrit: «L’homme s’attachera à la femme qu’il aime et les deux ne feront plus qu’un» Le mot un en hébreu est echad, exactement le même mot qu’en deutéronome 6.4. Ce n’est donc pas une preuve que Dieu est unitaire en plus d’être un: le mot un est flou et admet une pluralité à l’intérieur de l’unité.

61. Ce qui est fait, voir le prologue.

62. Tous ces versets affirment sans équivoque que Dieu est un. Surprise, c’est exactement l’enseignement trinitaire. La Tour de Garde n’a donc rien prouvé contre la Trinité ici.

63. A noter qu’il est plutôt isolé dans cette perspective: le pluriel de majesté n’a pas existé en hébreu avant l’an 200 ap JC... Il ne se rencontre ni dans l’AT (par exemple il n’est pas utilisé par Salomon) ni dans le NT. Par ailleurs, les peuples voisins d’Israël ne donnaient pas non plus de «pluriels de majesté» à leurs propres dieux, même les plus importants. Il vaut mieux tenir compte de ces faits lorsqu’on lit William Smith.

64. Pourquoi donc est-t-il écrit: «Faisons l’homme à notre image» (Gen 1.16) si vraiment elohim est toujours associé à un verbe au singulier ?

65. A nouveau: nous croyons en un seul Dieu en qui se trouve trois personnes. Pas un dieu en trois dieux. Le pluriel elohim ne sert qu’à esquisser la réalité suivante: il y a de la diversité dans l’union de la divinité.

66. C’est justement à cause du témoignage du reste de la Bible sur la question (cf prologue) que nous pouvons relire Genèse 1.16 comme désignant la Trinité. Personne ne conteste que l’interprétation unitarienne de «Elohim» est possible, mais au vu de l’ensemble de la Bible (et particulièrement du NT), cette interprétation est fausse.

67. Dommage que la citation soit tronquée: «Car en lui ont été créées toutes les choses qui sont dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, trônes, dignités, dominations, autorités. Tout a été créé par lui et pour lui.» Colossiens 1.16 Si Jésus est une créature alors Col 1.16 est tout simplement faux. En effet, si c’est vrai, alors «tout» n’a pas été crée par lui: c’est «tout sauf Jésus». Cela est encore plus clair quand on lit Jean 1.3: «Toutes choses ont été faite par elle (cad la Parole-Jésus), et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle». Lorsque la Tour de Garde enseigne que Jésus a été fait, elle fait de la Bible un mensonge.

68. Si, à partir du moment où on comprend que c’est à travers lui que toute création est venue à l’existence (comme nous l’amène à penser Col 1.16, Jn 1.3). Dans ces conditions, on peut comprendre «commencement» comme «agent de départ».

69. Ce raisonnement pose 3 problèmes:

  1. La Tour de Garde prouve que Jéhovah était fou et insensé avant de créer Jésus-la Sagesse sans même s’en rendre compte.
  2. Le contexte de Proverbes 8.22 ne s’accorde pas vraiment avec l’idée d’une création, par ex le v22b-23 «L’Eternel m’a [la Sagesse] crée avant ses oeuvres les plus anciennes. J'ai été établie depuis l'éternité, Dès le commencement, avant l'origine de la terre.» Les deux expressions que j’ai souligné ont très peu d’équivoque: avant même que Dieu ait fait quoi que ce soit, à fortiori crée quoique ce soit, la Sagesse était déjà là.
  3. Ce mot «crée» dans Pv8.22 n’est pas barah comme dans Genèse 1 cad créer ex nihilo, c’est le verbe qanah qui est beaucoup plus large, et peut aussi vouloir dire «posséder». C’est d’ailleurs ainsi que l’ont traduit la Semeur, la Segond 21, la Darby, la Ostervald et la King James.

70. Ces deux derniers paragraphes sont tout à fait en accord avec l’enseignement trinitarien sur la question : Jésus est co-égal en dignité et en puissance avec le Père, mais soumis en fonction. De la même façon, homme et femme sont strictement égaux en dignité et en valeur mais la femme est soumise à l’homme en fonction.

71. Cette interprétation crée une difficulté: comment serait-t-il alors possible que Dieu dise «notre image» ? Cela présuppose qu’il y a énormément en commun entre lui et sa créature, plus encore qu’entre les hommes et lui. Or, Dieu est infiniment différent de ses créatures, ne serait-ce qu’à cause de son Eternité et de Aséité (=il est nécessaire, il ne peut pas ne pas exister). Donc il est faux de dire «notre image» si le «nous» comprend Jéhovah créateur + Jésus créature.

72. C’est une difficulté connue de longue date, et à laquelle on a répondu depuis encore plus longue date. Il est important de considérer que Jésus est parfaitement Dieu, mais qu’il est aussi parfaitement Homme. Ainsi, Philippiens 2.7 déclare: «[Jésus] s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes». Or, Jésus n’aurait pas été semblable aux autres hommes s’il n’avait pas été tenté par Satan comme les autres hommes. Il fallait qu’en tant qu’homme il ait la victoire sur la tentation tout comme en tant qu’homme il ait la victoire sur la Mort par sa résurrection, afin que nous même, humains, ayons cette même espérance de victoire sur la tentation et la mort. Donc oui, Jésus a été tenté, mais c’est en tant qu’humain et non en tant que Dieu qu’il a été tenté.

73. Ce qu’enseignent les Témoins de Jéhovah est faux pour 3 raisons :

  1. Le prix à payer est infiniment élevé car ce ne sont pas nos quelques actes mais notre nature même de pêcheur qui est à punir, car l’offense est faite contre un Dieu infiniment grand, car même le peu de bien que nous faisons est annulé par la quantité infiniment supérieure de mal que nous produisons.
  2. Jésus a acquis bien plus que le «simple rachat» de nos péchés, il nous a acquis également la réconciliation et l’adoption avec le Père, pour que nous ayons le droit nous aussi de l’appeler Père.
  3. Ce n’est pas seulement le péché d’Adam (qui de toute façon demande une réparation infinie) que tous les péchés de tous les humains dans l’histoire que Christ a pris sur lui.
Au vu de ces 3 raisons, non seulement ce n’est pas absurde que Jésus soit Dieu, mais c’est même carrément nécessaire..

74. L’image que donnait Tertullien était le rayon de soleil engendré par le soleil : il dure depuis aussi longtemps que le soleil, et le soleil n’a pas existé une seule seconde sans rayonner. Si le Soleil était éternel, le rayon engendré par lui aussi serait éternel. D’une façon semblable, le Fils a été engendré par le Père de toute Eternité, sans pour autant que son Fils ait un commencement.

75. Sauf que justement Isaac n’était pas le fils unique. Il n’était même pas le fils aîné. Ismaël était le «monogenes» d’Abraham selon le sens que veulent absolument imposer la Tour de Garde. En revanche, Isaac était bel et bien le plus important des fils d’Abraham puisqu’il était la promesse et le récepteur de l’alliance de Dieu. De la même façon, le Christ est le plus important des fils de Dieu parce que

 1. Il est engendré et non adopté
 2. Il est d’une dignité bien supérieure à tous les autres,
 3. C’est par lui que l’alliance de Dieu se réalise.

76. Dommage que les TdJ ne mettent pas la définition entière. Ils sauraient ainsi que dans le grec du 1er siècle, monogénes ne désigne pas tant le fils unique, que le fils le plus important, le «premier». Il arrivait même parfois que le troisième garçon de la famille soit appelé «monogénés» parce que c’était lui qui reprenait l’héritage familial

77. A ceci près que Jésus a revendiqué son éternité (Jean 8.58, Jean 1.1), son omniprésence (Mt 18.20), son omnipotence (Es 9.5) et son omniscience

78. Ce qui n’est pas incompatible avec l’enseignement trinitaire: la distinction des personnes ne remet pas en cause l’unité de substance.

79. Ah donc Jésus n’est pas non plus un homme ? Et comment a-t-il pu payer la facture de nos péchés s’il n’était ni Dieu pour pardonner, ni homme pour porter la faute ?

80. Je pourrais faire cette note à chaque paragraphe, alors je vais le faire ici:

   L’enseignement trinitaire courant dans nos églises accepte et insiste sur la distinction des personnes. Nous affirmons déjà avec force que le Père et le Fils sont deux personnes différentes. Néanmoins, et sur la base du témoignage biblique (cf prologue) nous affirmons aussi qu’ils sont une seule substance. Souligner donc les passages qui parlent de distinction des personnes est tout à fait neutre quant à la Trinité.
   L’enseignement courant distingue aussi ce qu’on appelle l’ontologie de la Trinité (ce que le Père, le Fils et le St Esprit sont) de l’économie de la Trinité (ce que les personnes de la Divinité font). Ca veut dire quoi ? Ca veut dire que le Fils est ontologiquement égal au Père (égal quant à son être) et économiquement inférieur (soumis à lui «dans la pratique»). Absurde ? Non: De même, selon le schéma biblique la femme est ontologiquement égale à l’homme, et économiquement soumise à lui. Si ce qu’enseignent les TdJ est vrai sur la nature de Christ, alors selon Eph 5.22-23 la femme est inférieur à l’homme sur tous les plans. Pour en revenir à notre point, cela veut dire que les passages qui soulignent l’infériorité de Jésus par rapport à son père relève de l’économie (=fonctionnement) de la Divinité et non de son ontologie (=ce qu’il est).
   Les auteurs du NT ont dû être imaginatifs pour donner à chacune des trois personnes un titre qui reflète leur Divinité commune. Ainsi a-t-on appelé l’Esprit «L’Esprit Saint», Jésus «le Seigneur» (kurios, éq grec de YHWH), et le Père «Dieu» tout simplement. Pensez particulièrement à ceci lorsqu’on parlera de 1 Tim 5.21 par ex.

81. Dans le Psaume 2, considéré par tous comme préfigurant le Christ, il est écrit: «le Seigneur [YHWH] se moque d’eux et dans sa colère les frappe d’épouvante en leur tenant ce discours «Moi, j’ai établi mon Roi par l’onction [...] » Ps 2.4-6 => Dois je en déduire que Jésus règne sur Dieu ? C’est pourtant le genre de lecture que veut imposer la Tour de Garde sur Jn 20.17.
Quant à Jean 17.3, il se comprend mieux si on se souvient que le Père est «la fontaine de la Divinité» cad celui qui confère la Divinité au Fils par l’engendrement : Christ est Dieu parce qu’il est le Fils de Dieu, ce qui légitime l’appellation «mon Dieu» quand il parle au Père, même sil fait lui-même partie de la Divinité.

82. Si je suis la lecture de la Tour de Garde jusqu’au bout, si vraiment le Fils n’est pas Dieu, alors le Père n’est pas Seigneur. Le Père est Dieu, mais il n’est Seigneur de rien. Oups. De plus le titre «Seigneur» ici est la traduction de YHWH/Jéhovah appliqué à Jésus ! En effet, dans la septante (trad grecque de l’AT) à chaque fois que le tétragramme aparaîssait dans l’AT, il était traduit par kurios-Seigneur. Ainsi, pour un lecteur du 1er siècle qui lirait l’AT puis les lettres de Paul, il verrait parfaitement 6520 fois Seigneur dans l’AT puis dans le même mouvement «Jésus le Seigneur» dans le NT, penserait forcément à la divinité de Jésus.

83. Cf note 80 pt 1 et 3, sur le fait que c’est compatible avec la Trinité, et l’usage du mot «Dieu» pour les auteurs du NT.

84. Pourtant, dans un chapitre précédent de cette même brochure, la Tour de Garde affirmait «Sur la terre, Jésus était un humain –quoique parfait» => Si Dieu seul est parfait comme ils l’affirment ici, et que Jésus est parfait comme ils le disaient précédemment, alors de leur propre aveu Jésus est Dieu. Oups.
Ainsi, l’objectif de cette parole n’était pas pour Jésus de nier sa divinité, mais de faire remarquer au jeune riche que, justement, Dieu seul est bon, et que cette parole («Bon maître») était un aveu de divinité de sa part. D’une certaine façon, Jésus était en train de dire : «Te rends tu compte de ce que tu dis ? De ce que tu reconnais ?»

85. Cf distinction Trinité ontologique/ économique faite dans la note 80, pt 2

86. Le commentaire est impeccable, mais il ne remet absolument rien en cause. Cf n80, pt 2

87. Se résout simplement si l’on comprend que le mot Dieu ici ne désigne pas tant la Divinité dans sa globalité que le Père en particulier. On pourrait presque rajouter «la voix de Dieu (=le Père) se fit entendre». cf n80 pt3

88. Les TdJ exagèrent la difficulté en confondant allégrement substance et personne: Jésus ne s’adresse pas à une partie de lui-même, ou son «autre tiers de Dieu». C’est une personne de la Divinité qui s’adresse à une autre personne de la Divinité, et qui exprime une peine trop grande pour que nous puissions seulement la comprendre.

89. En tant qu’humain, Jésus est mort, mais il est aussi Dieu. De plus la difficulté n’est pas si grande si l’on considère que l’âme humaine subsiste, même après la mort (en état conscient ou inconscient, peu importe). En plus simple : La mort n’est que séparation de l’âme et du corps, pas anéantissement complet. Les TdJ évidemment nient toute subsistance de l’âme humaine, alors ce point ci est un blocage pour eux.

90. Cf n80 pt 1 sur la distinction des personnes.

91. Sauf que ni Elie ni Elisée n’ont proclamé être Dieu. Les miracles que Dieu réalisait par Jésus servaient de preuves à la vérité de son message, et parmi son message, se trouvait aussi des affirmations de sa Divinité.

92. Deux interprétations sont proposées quant à cette difficulté :

   C’était en tant qu’homme que Jésus parlait. A cause de son état d’humiliation, il était temporairement affublé de la faiblesse de l’esprit humain. Mais dans les profondeurs de son être, en tant que Dieu, il savait.
   Celle que je préfère : dans le moyen orient du Ier siècle (contexte de Jésus), quand un jeune homme voulait se marier, c’était le père de la mariée qui décidait de la date du mariage. Ainsi seul le père pouvait connaître la date du mariage. Ce qui ne veut pas dire que personne n’était au courant jusqu’au moment où surprise ! c’était hier dites donc ! C’est selon ce sens-là, un peu large, du mot connaître que Jésus parlait : la décision de quand ce jour terrible devait arriver appartenait au Père seulement, ce qui n’exclut pas le Fils et le St Esprit de la connaissance.

93. Rappelez-vous Philippiens 2.7 «Il se rendit semblable aux hommes en tous points, et tout en lui montrait qu'il était bien un homme» Il n’aurait pas été un vrai homme s’il avait connu la Relativité Générale et 2600 langues dès le berceau. Pour être parfaitement homme, il devait apprendre comme apprennent tous les hommes.
Quant à l’obéissance, l’auteur d’Hébreux reconnaît lui-même sur le fait que le Fils n’avait pas besoin de l’apprendre lorsqu’il dit : «a appris, bien qu’il fut Fils, l’obéissance par les choses qu’il a souffertes». Hé 5.8, sans les ciseaux de la Tour de Garde.

94. Cf note 92 où j’explique comment Jésus peut recevoir la révélation de Dieu le Père sans forcément que avoir ignoré celle-ci.

95. A moins que ce soit son élévation, comparée à l’état d’humiliation dans laquelle les disciples l’avaient connu.

96. Les Témoins de Jéhovah s’imaginent-t-il vraiment que Jéhovah-le Père est un vieux monsieur à barbe blanche qui s’assieds sur deux nuages ? Pourquoi penser que «debout à la droite de Dieu» désigne un plan de table au lieu d’une façon d’exprimer que Jésus est à une position d’honneur ?

97. Il est à noter que l’auteur de cet article particulier –G.H Boobyer- rejetait non seulement la divinité du Christ, mais aussi sa messianité (cad le fait qu’il était envoyé par Dieu). Autrement dit : il rejetterait aussi l’enseignement de la Tour de Garde.

98. Dans le «(...)» vous trouverez : «un grand nombre de biblistes réputés à la conclusion que Jésus n’a jamais adopté aucun des titres christologique que les auteurs des évangiles lui attribuent, pas même le titre Christ et ne s’est jamais identifié à Dieu.» Les ciseaux de la Tour de Garde ont encore frappé semble-t-il.

99. Idem, une note générale histoire de ne pas avoir à se répéter sur plusieurs paragraphes : il est vital ici que vous vous référiez au prologue, où la personnalité du St Esprit est démontrée autant que possible.

100. Depuis quand une force impersonnelle est-t-elle dotée de qualités morales ? Dira-t-on du vent qu’il est humble, ou bien de l’électricité qu’elle est miséricordieuse ?

101. Il nous arrive à nous même d’utiliser ce genre d’artifice de langage lorsque l’on dit de quelqu’un qui travaille à temps partiel «Il est à 50%». Est-ce que la personne n’est qu’à moitié humaine ? Non, cela désigne simplement le fait qu’elle ne passe que la moitié de son temps au travail.

102. En quoi une seule de ces choses exclut-t-elle que le St Esprit est une personne ?

103. Sauf que d’autres versets dans la Bible sont incompatibles avec cette interprétation, tandis que les versets cités ne sont pas incompatibles avec la personnalité du St Esprit. Cf prologue

104. Hors contexte, cf annexe

105. J’ai deux objections :

   Si parler de l’Esprit Saint comme une personne ne suffit pas à prouver sa personnalité, alors qu’est ce qui peut le prouver ?
   Comme vous pouvez le voir dans le prologue, si les données bibliques qui soutiennent la personnalité du St Esprit ne sont pas suffisantes, alors on peut douter même de la personnalité de Jésus. Il n’y aucune commune mesure entre les passages qui personnifient le péché et ceux qui personnifient le St Esprit en matière de nombre et de clarté.

106. Rappel : «C'est ce Jésus qui est venu par eau et par sang, et non-seulement par l'eau, mais par l'eau et le sang; et c'est l'Esprit qui en rend témoignage; or l'Esprit est la vérité. Car il y en a trois qui rendent témoignage : à savoir l'Esprit, l'eau, et le Sang; et ces trois-là se rapportent à un.» 1 Jean 5.6-8
Je ferais remarquer une chose : «l’Esprit l’eau et le sang» font écho au verset 5, où il est écrit «ce Jésus qui est venu par l’eau (=son baptême) et par sang (=sa mort)». Donc le verset 8 n’est jamais qu’une autre façon de dire : «...qui rendent témoignage sur la terre, à savoir l’Esprit et Jésus».

107. Et lorsqu’il est écrit que Jésus est la tête de l’Eglise, n’est-t-il donc qu’une tête ? Ne peut-t-on pas admettre un peu de symbolisme dans le langage lorsqu’on parle du St Esprit ?

108. Pas toujours aussi simple, comme par exemple dans Actes 13.2 «Pendant qu'ils servaient le Seigneur dans leur ministère et qu'ils jeûnaient, le Saint-Esprit dit : Mettez-moi à part Barnabas et Saul pour l'oeuvre à laquelle je les ai appelés»
De plus, si le St Esprit est un instrument de communication entre Dieu et les auditeurs des prophètes, pourquoi mentionner «l’intermédiaire de l’intermédiaire» entre Dieu et son intermédiaire le prophète ? Dira-t-on «Ma mère m’a dit par téléphone grâce au champ d’ondes hertzien de Bouygues Télécom, que...» ? On se contenterait de dire : «Ma mère a dit par téléphone», ou plutôt, «Dieu dit par l’intermédiaire des prophètes.» A moins que le St Esprit ne soit une personne à part entière.

109. Sauf que dans le contexte juif du 1er siècle, le nom était une autre façon de désigner la personne, comme par exemple lorsque l’AT dit : «Craignez mon nom».

110. Sauf que les exigences de la grammaire grecques sont les même qu’en anglais sont d’accorder les actions selon le genre du sujet. Si donc le sujet est neutre, ce qui les concerne doit être décliné au neutre. Par exemple un peu forcé : «It (the Spirit) is inspiring its church». Sauf que dans la Bible on rencontre «It (the Spirit) is inspiring His Church» au mépris de règles de la grammaire. Donc l’usage linguistique des apôtres démontre tout l’inverse de ce que prétendent les TdJ

111. Dans le contexte, ils sont en train de mettre en contraste la définition formelle et très claire de la nature du St Esprit dans l’église avec les assomptions plus expérimentales des apôtres, mais soulignent aussi la continuité de la pensée. Cf prologue pour une défense de la personnalité du St Esprit.

112. Ils confondent définition formelle et présence informelle du concept.

113. Vous remarquerez que le véritable examen des Ecritures arrive après toute une opération de minage de ce que l’on sait, au lieu de commencer directement par les Ecritures comme source unique d’autorité, comme s’ils ne pouvaient pas les affronter directement.

114. Encore une fois, ils cherchent Nicée dans les apôtres, ce qui est anachronique. Néanmoins, j’aimerais faire remarquer que les formules citées (2 Co 13.13, 1 Co 12.4-6, et Mt 28.19) sont vraiment bizarres une fois passées entre les mains de la Tour de Garde.

   «La grâce de la Créature Suprême, l’Amour de Jéhovah et la communion de la force agissante de Dieu soient avec vous tous.» La grâce de Jéhovah serait-t-elle inférieure à celle de sa créature ? Est-t-il moins capable de communion qu’une simple force agissante ?
   Ou bien encore : «Diversités de dons spirituels, mais c’est la même force agissante. Diversité de ministères, mais c’est la même Créature Suprême. Diversité d’opération, mais c’est le même Jéhovah qui opère...» Dons spirituels, ministères et opérations sont quasiment synonymes et ils servent à souligner l’unité des trois personnes de la Divinité. Que faut-t-il comprendre si ce qu’enseignent les TdJ est vrai ? Qu’une opération est différente d’un don spirituel et d’un ministère ? L’Enseignement est à la fois une opération, un ministère et un don spirituel pourtant !

115. Toutes les doctrines ne se déduisent pas d’un seul verset. Nous pouvons donc aisément reconnaître que Strong et McClintock ont raison, tant qu’on n’en reste pas là : pourquoi ne prend-t-on pas le reste du témoignage biblique aussi ?

116. Je n’ai jamais vu ce texte utilisé pour défendre la Trinité. Certes, elle apparaît ici, mais mis à part la distinction des personnes il ne prouve rien.

117. Parce qu’être dans le St Esprit et le St Esprit en soit est une relation différente de l’onction, qui est une «application de l’extérieur» du St Esprit sur une personne humaine.

118. Vrai, et ça n’a déclenché aucune remise en cause théologique.

119. Deux erreurs :

1. Le mot «hén» veut dire... un. Comme dans «une pomme». Le sens est donc loin d’être aussi étroit que ce qu’ils veulent faire croire, il faut regarder le contexte immédiat pour comprendre le genre d’unité sous-entendue.
2. Le contexte de 1 Co3.8 est différent de celui de Jn 10.30 : dans 1 Co 3.8, «un» sert à souligner que la différence entre Paul et Appolos est vraiment négligeable, à partir du moment où c’est un même Dieu qui en réalité se sert de l’un ou l’autre. Ils sont «égaux» (comme le disent la plupart des traductions). Pas d’unité de but ou de direction impliqué dedans.

120. «hén» a un sens très, très large. Allez, au hasard, je prends la première fois où il apparaît dans le NT : Mt 5.18 «Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un [hèn] seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu'à ce que tout soit arrivé.» Que dois-je déduire ? Qu’il y a une unité de pensée et de dessein entre la loi et le iota ? Le raisonnement est faux.

121. L’unité de substance (homoousios) est établie à partir des données bibliques, mais vous ne trouverez pas de verset qui énonce le crédo de Nicée. Seulement, à partir du moment où le Père est Dieu et que Jésus est Dieu, et qu’il n’y a qu’un seul Dieu, combien faut-t-il d’étapes avant d’y arriver ? Notre tâche est donc d’établir et de défendre la Divinité de Jésus.

122. Pourquoi ne citent-t-ils pas le passage entier ? Parce qu’il serait alors clair que Jésus ne réfute pas sa Divinité, mais il réfute l’idée qu’être vraiment homme et vraiment Dieu soit blasphématoire. Autrement dit : Jésus défend sa double nature parfaitement humaine et parfaitement divine, en faisant remarquer que la Bible ne met pas de catégorie étanche entre les deux dans le Ps 82.6. Le contexte de Jean 10.30 défend au contraire la divinité de Jésus.

123. Au contraire, dans Jn 5.19-30, Jésus revendique énormément de prérogatives divines. Dans l’ordre : il revendique le pouvoir de donner la vie à l’égal de Dieu (v21), être le Juge suprême à la place du Père (v22), être digne de louange strictement à égalité avec Jéhovah/le Père (v23), de sa propre autorité il affirme son statut d’unique sauveur (v24 cf prologue pr des refs à l’AT), de sa propre autorité il affirme son pouvoir de ressusciter (v25), il déclare aussi être incréé et nécessaire comme le Père (v26) et réaffirme qu’il a reçu le droit de Juge suprême du Père, alors que seul Dieu peut juger (v27). Vraiment je trouve étonnant qu’ils n’aient pas cité textuellement le passage.

124. Coucou ! La traduction officielle des TdJ et utilisée uniquement par eux au milieu d’autres versions couramment acceptées ! Ça sent la manœuvre rhétorique. Ils la referont systématiquement.

125. Ce qui est étrange, c’est qu’aucune des deux traductions «saisir» ou «retenir» ne remet vraiment en cause l’idée que Jésus était de «condition divine», sachant qu’il n’y a qu’un seul Dieu...

126. Le contexte est tordu (c’est probablement la raison pour laquelle le passage n’est pas cité) : «Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n'a point regardé comme une proie à arracher d'être égal avec Dieu, mais s'est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes; et ayant paru comme un simple homme, il s'est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu'à la mort, même jusqu'à la mort de la croix» Quelque soit la traduction que vous prenez de «proie à arracher», les sentiments auxquels nous sommes appelés, et que même si nous avons «des droits» ou des privilèges, nous devons les abandonner au profit des autres. Cet enseignement est compatible aussi bien avec la divinité de Jésus que son absence, quoiqu’il soit plus fort dans le premier cas.

127. Ah si c’est compatible, et j’ai même envie de dire : c’est dans cette humiliation que le Dieu Jésus-Christ se montre supérieur à tous les autres dieux.

128. Pourquoi donc les TdJ n’ont-t-ils trouvé que des experts juifs et non chrétiens pour soutenir cette traduction destinée à réfuter les thèses chrétiennes ? J Hertzel et Rachi sont les premiers à rejeter la préexistence de Jésus et donc l’enseignement des TdJ ! D’ailleurs, traduire par «Je Serai» implique que Dieu n’est pas encore pleinement Dieu au moment où il dévoile son nom, ce qui est une difficulté théologique importante.

129. Que veut dire YHWH ? Il faut savoir qu’en hébreu, le verbe être se traduit par «haya». A la première personne du singulier, cela donne quelque chose de très proche de YaHWeH. Voilà pourquoi nous n’hésitons pas à traduire ces quatre lettres par «JE SUIS», car ce n’est rien d’autre que le «prénom» de Dieu. Ainsi, lorsque Jésus, juif parmi les juifs s’adresse à un auditoire juif et déclare qu’avant Abraham ne fût «Je Suis», cela leur claque forcément aux oreilles.
Par ailleurs, l’interprétation des TdJ est faible : Jésus a déjà affirmé sa préexistence dans le verset 56, et tout ce que les juifs ont trouvé à dire, c’est : «Tu n’as pas encore 50 ans et tu as déjà vu Abraham ?»(v57), ce qui ressemble davantage à de l’incrédulité qu’à de la colère. En réponse, Jésus affirme dans le verset 58 : «En vérité, avant qu’Abraham fut je suis». Aussitôt les juifs furieux cherchent des pierres pour le lapider, ce qui est le sort réservé aux blasphémateurs (v59). Quelle différence entre le verset 56 et le verset 58 ? Dans le v 56, Jésus n’affirmait que sa préexistence, alors que dans le verset 58 il revendique le nom divin.

130. Cela est vrai, de même nous parlons bien de «dieux» pour désigner Zeus, Thor ou Osiris. Néanmoins, aucun de ces dieux «petit d» ne sont capable de ressusciter les morts, d’être le Juge suprême, ou bien d’être digne de recevoir la louange comme Jésus le revendique dans Jean 8.21-27.

131. Justement, qu’est ce qui fait la supériorité de Jésus par rapport aux anges et autres créatures ? La «quantité» de puissance n’est pas un critère suffisant : si des juges humains très faibles et fragiles sont appelés dieux au même titre que Satan le prince très puissant de ce monde, alors il ne suffit pas que Jésus soit beaucoup plus puissant que Satan pour être un dieu fort et vraiment supérieur à lui, il faut qu’il soit Tout-Puissant.

132. Cet argument suppose alors que Dieu a besoin d’autres créatures puissantes pour être tout-puissant, ce qui est au mieux une erreur grave, au pire un blasphème. Par ailleurs, dans le livre d’Esaïe on retrouve exactement ce même El-Gibbor en Es 10.21 : «Un reste reviendra, le reste de Jacob, au Dieu Fort» soit tout juste une chapitre plus loin, et le contexte montre clairement qu’Esaïe a en tête le seul vrai Dieu lorsqu’il utilise ce titre.

133. Mis à part la confession de Thomas en Jean 20.28. C’est d’ailleurs pour cela que celle-ci est le sujet du paragraphe suivant.

134. Traduction : la Tour de Garde

135. La Watchtower dit que Jésus n’est pas Dieu. La Watchtower a toujours raison. DONC Thomas n’a pas dit que Jésus était Dieu. A quel moment le texte lui-même est -t-il analysé au juste ?

136. Voir la note 81 pour le commentaire sur Jean 20.17 Notez bien qu’ils ont évité une deuxième fois l’analyse de Jean 20.28 (la confession de Thomas) en invoquant un deuxième enseignement de la Watchtower.

137. La Watchtower vient tout juste d’inventer une incompatibilité entre être le Fils Unique de Dieu et être Dieu le Fils qui n’est pas dans la Bible.

138. Si le critère est : «Est-ce que Nicée est enseigné dans ce passage ?» alors le critère est irréaliste et anachronique. Mais si l’ensemble des textes invoqués enseignent

  1. Qu’il y a un Père un Fils et un St Esprit
  2. Que chacun est pleinement divin
  3. Qu’il n’y a qu’un seul Dieu.

Alors il faut bien expliquer le bazar... La Watchtower s’en sort en rayant la personnalité du St Esprit et en rayant la divinité de Jésus. Trop facile, et anti-biblique.

139. Voir note 1

140. Il me semble important ici de dire que la mariologie est indépendante de la Trinité. L’exemple des protestants le montre bien : on peut tout à fait être trinitaire jusqu’au bout des ongles et ne pas accepter l’enseignement catholique romain sur Marie

141. Contexte de cette citation : Hans Küng est en fait en train d’exprimer les réticences musulmanes à cette idée et non son idée propre, dans son livre Christianismes et les religions du monde. Il est écrit en vrai: «Les musulmans trouvent que c’est un jeu de mot: pourquoi vouloir ajouter quoi que ce soit à l'unité et [à] l'unicité [de Dieu], ce qui ne peut que diluer ou infirmer le concept de l'unité et de l'unicité ?»

142. C’est-à-dire, le christianisme et... c’est tout. Il n’y en a pas d’autre.

143. Parlons donc des unitariens qui ne se tuent jamais entre eux. Par exemple : les musulmans.

144. Certes, mais l’argument ne fonctionne que si la Trinité est une invention humaine. Or, elle est une doctrine biblique.

145. Je pense sincèrement que c’est le résultat contraire que l’on obtient: les meilleurs enseignants de l’Eglise sont obligés de dire «je ne comprends pas» et que la Vérité la plus haute les dépasse, ce qui est davantage de nature à humilier l’église qu’à la rendre arrogante.

146. «Père, pardonne leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font» - Jésus de Nazareth

 

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